Pour Jean-Claude Roger Mbede
C'est un mythe, une belle fumisterie à laquelle chacun d'entre nous participe avec plus ou moins d'enthousiasme et de naïveté. On s'indigne, on s'étrangle, on s'insurge, comme si… Comme si une vie en Afrique, ou plutôt une vie africaine valait vraiment quelque chose.
Comme si la mise à mort de Firmin Mahé était vraiment une perte, alors qu'on sait tous pertinemment, que la justice de son propre pays aurait été encore plus expéditive et barbare — cette justice qui jamais ne chercha à juger les meutriers d'un de ses citoyens… Comme si le traitement subi par les immigrés Africains clandestins en Europe n'était pas infiniment plus humain et décent que celui qu'ils reçoivent dans la plupart des pays Africains : ils sont pourchassés en Afrique du Sud, exécutés par la police egyptienne et abandonnés dans le désert par les autorités marocaines, en quoi cela vaut-il mieux que le laisser-mourir de l'OTAN?
La sharia appliquée au nord Mali? Groß Malheur. Les voleurs y perdent une main, il paraît. Au Nigéria, en Côte d'Ivoire, au Sénégal même, ils sont battus à mort ou brûlés vif. Au Mali, c'est le Président de la République qu'ils se sont pris à lyncher. Que fait l'ONU?
Le Pape condamne l'utilisation des préservatifs. Comment ose-t-il? Ne se rend-il pas compte qu'il met ainsi en danger les femmes africaines, si disproportionnellement victimes du VIH? Qu'importe si pendant ce temps le viol conjugal et la violence domestique n'ont pas de définition légale dans bon nombre de pays africains. Elles peuvent se faire tabasser et violer, du moment qu'elles imposent l'utilisation du préservatif, tout va bien.
C'est une comédie à laquelle j'ai de moins en moins plaisir à participer. Il n'y a aucune raison pour que le reste du monde accorde aux Africains le respect et la protection qu'ils prétendent exiger en tant qu'êtres humains, si pour la plupart des Africains cette protection et ce respect ne signifient rien. Les droits ne se "proclament" pas, ils sont revendiqués. Au fond, l'Afrique n'a pas volé le "Discours de Dakar".
Soit la vie humaine et les libertés individuelles en Afrique ont une valeur et, bordel, on les défend chaque fois qu'elles sont attaquées, méprisées, mises en danger, quel que soit le "contexte", quel que soit l'offenseur, quel que soit "l'explication". Soit elles n'en ont pas, et on devrait arrêter d'en faire toute une affaire.
Le coût de la vie est en hausse, en Afrique subsaharienne. Si, si. Promis. Il paraît que des gens manifestent pour ça. Ils se font même tuer pour ça.
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le combat pour le repect des droits de l'homme ainsi que des principes du droit doit etre porté au pinacle…. on est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise…d'autant plus que le pouvoir se joue si facilement de la santé mentale des dirigeants africains…;